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Débat (inutile) sur le cerveau

Après une recherche bien infructueuse sur son origine, je rédige tout de même ici le souvenir que j’ai du résultat d’une étude que j’avais lu dans un livre sur le cerveau. Je pense que c’était dans l’un des nombreux livre de Chopra, celui sur le cerveau pour être exact.

Les chercheurs voulaient étudier la neuroplasticité (formidable capacité du cerveau à créer sans cesse de nouvelles connexions neuronales par adaptation ou par intention) du cerveau d’un point de vue sociologique. Comment réagissent deux cerveaux à un débat lorsque ces deux personnes porteuses de cerveau discutent?

Ainsi deux groupes furent formés : une dizaine de partisans républicains face à une dizaine de partisans démocrates s’assirent autour d’une table pour discuter calmement de leurs convictions politiques. Sans enjeu, le débat ne tourna pas au pugilat mais on put surtout étudier comment le cerveau avait modifié ses convictions politiques. On (mettez qui vous voulez dedans) pensait qu’à l’issue, chacun aurait arrondi les angles de ses idées et que la tête aurait adapté ses idées aux idéaux d’en face. Que Nenni!

Chacun est reparti encore plus sûr de lui, convaincu que le mec en face était un gugusse qui ne comprenait pas grand-chose à la vie. La neuroplasticité, au lieu de se mettre au service de tous en créant une réalité commune, érigea un mur plus solide encore entre « ce que je pense et ce qu’ils pensent ».

En poussant plus loin, que nous apprend cette étude (dont je ne trouve pas la trace mais certain que ce bon vieux Deepak en a parlé. Si quelqu’un sait ce qu’il en est ou connait une étude similaire, je suis preneur)? Tout d’abord qu’un débat ne change pas l’opinion d’une personne, mais la renforce encore plus. Pensez-y en soirée lors d’un débat sur le veganisme ou en regardant un débat télévisé. Deux personnes foncièrement pas d’accord seront à l’issue franchement pas d’accord.

Comment changer une opinion ou arrondir les angles d’un débat houleux? Par l’exemple pardi! Le cerveau réagira comme un miroir face à une situation récurrente. C’est le procédé de l’apprentissage. Ou alors, à travers une négociation, mais ce n’est plus un débat. Deux partis doivent se mettre d’accord pour répondre aux besoins de chacun dans le respect des intérêts de chacun. C’est l’illusion du débat politique… On échange des idées mais on les adopte car on se convainc qu’elles répondront à nos besoins.

Pour résumer : le cerveau n’arrondit pas les angles, il adapte une réalité déjà acceptée. On ne prêche qu’aux convertis. Dans ce cas, il ne reste que l’exemple pour changer. Mais cet exemple se heurte toujours à un autre problème. On a chacun son cerveau et un « je » qui découle de quelque part… (On ne sait pas situer la conscience quelque part dans le corps).

On n’échange plus des idées mais des expériences. L’observateur est l’élément principal des expériences que l’on raconte. Donc, sauf si on vous le demande, une histoire qui commence par « je » a de faibles chances de changer l’opinion de votre auditeur. Essayez dans ce cas au moins de le divertir, par une blague…

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