Je lisais un livre de Chopra, Le corps quantique… L’auteur qui donne des conférences à travers le monde évoquait un spectateur qui n’arrêtait pas d’invoquer la preuve scientifique pour mettre à mal les théories de notre monsieur. Passablement agacé, Deepak finit par se lever et par dire assez fort « et vous, vous ne pouvez pas prouver que les arbres sont des arbres ».
Ce qui me pousse à cette réflexion, toujours à propos du « je ». Parce que finalement, si l’horizon s’étend à l’infini, et que nous avions la capacité de se déplacer instantanément, l’environnement, la réalité, serait le champ de vision tout le long de ce trajet. Aussi grandes soient les capacités d’un être humain, la perception de la réalité reste limitée à son intention, et à ses émotions dans le même ordre que l’histoire de l’œuf et de la poule…
Ainsi, si nous avions la capacité d’exploiter nos facultés à 100%, nous finirions probablement comme Lucy (le film de Luc Besson, pas l’australopithèque!). Nous avons déjà de formidables capacités car la réalité prend la forme d’un entonnoir. Pas des œillères, un entonnoir!
La réalité réagit là où notre intention et nos émotions se portent. Même psychologiquement. Marshall Rosenberg (oui le même que la dernière fois) racontait dans une conférence l’histoire d’une femme qui s’était cachée dans un placard en Afrique et avait vu des hommes tuer les membres de sa famille qui n’avaient pas pu s’échapper. Elle était restée une dizaine de jours cachée pour survivre. Elle expliquait n’avoir ni haine ni rancœur mais consultait tout de même ce spécialiste de la communication non violente car les membres restés vivants cherchaient la vengeance, et elle refusait cette émotion et toutes les réactions que ça impliquait, quitte à rentrer en conflit avec sa propre famille.
C’est une des magies de la vie : au moment où vous me lisez, il doit y avoir autant d’enfants qui rient, que de personnes mutilées dans une guerre, de papillons en train d’éclore, que de stades de foot déforestés. Mais une loi de l’univers, c’est l’équilibrage des forces. (Pas de preuves scientifiques mais mon intention se porte sur cette loi de l’univers).
Après la victoire française lors de la dernière coupe du monde, on a pu voir autant d’images de dégradations que de scènes de liesses (je ne lance pas de débat. Quoi que vous pensiez de ce qui est montré, censuré, vrai, faux, vous avez raison). Sur quoi se porte votre intention?
Le verre d’eau à moitié plein? à moitié vide? la taille du verre? la provenance de l’eau? Plate? Gazeuse? Sa température? la personne qui vous l’a servie? Et surtout quelle émotion cela suscite en vous? Au choix : « l’eau est tiède mais au milieu du désert c’est pas si mal, surtout que j’allais crever sans cette eau »; ou « Putain, elle trop froide, j’avais dit 2 glaçons, pas 3. Il comprend rien ce con de serveur, 5,50 euros en plus, il se fait pas chier… ».
Parce que donc, si l’espace est infini, où se situe le centre de l’univers? Si votre conscience est le centre, où s’arrête la réalité? Elle n’est pas figée comme l’espace et le temps (j’espère que vous saisissez l’ironie de cette phrase…). Elle est un entonnoir très puissant. (Stefan Zweig écrivait : plus on restreint sa vue, plus on perçoit l’infini… à méditer dans le bus ou aux toilettes)
Du coup c’est dimanche aujourd’hui, on fait quoi? Depuis quand n’avez-vous pas fait un bon repas avec des gens que vous aimez pour rire et faire des blagues? Laissez la misère de ce monde se reposer un peu, juste aujourd’hui, et savourez votre verre d’eau, au centre de l’univers…
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