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Le plus dur métier du monde : être maman!

Quand vous êtes jeune maman, il y a quelque chose à laquelle personne ne vous prépare : la pression sociale. En vous entraînant, à l’avance ou sur le tas, vous saurez comment élever, habiller, laver, nourrir votre enfant mais ce n’est pas suffisant. Il y a ce truc particulier qui rend les premiers mois particulièrement difficile pour une jeune maman parce qu’on ne s’y attends pas.

Imaginez un instant : vous avez dix personnes réunis dans une pièce, dont la moitié a déjà un enfant. Vous êtes le cinquième parent et votre enfant a quelques mois. Vous lui donnez l’essentiel : de quoi manger, un endroit où dormir et de l’amour aussi vaste que l’Univers. Cet amour est tellement puissant que quand on vous demande d’imaginer un espace infini, il est difficile d’imaginer un vaisseau spatial qui n’aurait jamais de limite à laquelle se heurter dans l’espace MAIS, quand vous pensez à cet amour que vous éprouvez, vous vous dîtes : »c’est à ça que doit ressembler l’infini ».

C’est assez? Bien sûr que non, sinon ça serait tellement plus facile. Vous allez sortir de votre sac une compote de pomme. Vous commencez à introduire les aliments dans la nourriture de votre bébé, et une compote c’est pas mal. C’est des fruits, l’emballage est pratique, bébé semble aimer ça, et ça vous permets de vous soulager un peu si vous allaitez. Ok stop!

A ce stade, en tant que jeune parent, homme ou femme, et même sans enfant chacun se dit quelque chose « une compote, c’est pas mal », « vaut mieux allaiter? », « mais le sucre de la compote? », « c’est une compote chimique? et le plastique de l’emballage? », « c’est pas mieux un biberon? », « moi j’aurai pas fait ça ». Admettons que dans cette pièce, sur les 10 personnes, 2 seulement expriment leur avis que personne n’a demandé, et vous commencez déjà a ressentir un soupçon de pression sociale.

« Mais pourquoi tu donnes une compote de pommes? tu te rends compte du sucre pour un enfant de cet âge? »

Pour être franc, je n’ai pas d’avis sur cette compote. Ce qui m’intéresse c’est l’avis qui est donné à une jeune maman qui ne dort que quelques heures par nuits depuis des mois, qui a été enceinte 9 mois auparavant (ce qui n’est pas aussi bucolique qu’on l’imagine, mais on y reviendra après), et qui gère son enfant pendant que quelqu’un pense à voix haute « tu devrais faire ça » en disant « mon dieu, mais pourquoi tu fais ça? ».

Ce qui est formidable avec un enfant, c’est que ça vient sans mode d’emploi : vous faîtes comme vous pouvez, avec ce que vous avez. J’ai entendu des histoires de mères qui enfermaient leurs enfants de 3 et 5 ans dans une chambre avec un biberon pour la nuit, qui partaient en boîte et revenaient avec dieu-seul-sait-qui pour batifoler aux aurores pendant que les gamins se rendormaient après avoir compris que pleurer deux heures était inefficace. (Entre barman de nuit à Paris pendant des années et un bref passage dans l’armée, vous imaginez que j’en ai plein des histoires qui rend la vie plus cruelle parfois que des drames imaginés pour le cinéma).

Et puis il y a des mères comme Angelina Jolie qui paient des nounous 150 000 $ le mois pour élever chacun de ses enfants. Tout ça pour dire qu’il y a autant de façon d’être mère que de mamans dans le monde et qu’entre ces extrêmes, il y a votre façon de faire. On s’intéresse aujourd’hui plus particulièrement aux mamans car ce qui rend pénible les premiers mois, c’est cette extrême solitude. Même enceinte, vous supportez les nausées, les douleurs, les insomnies et vous vous demandez comment ils font dans les films pour avoir des femmes enceintes avec autant de papillons!

Bien que j’ai fait une couvade pour tous mes enfants (j’ai pris 25 kilos à chaque fois sans rien changer de mon alimentation avec insomnies et nausées…), je comprends bien sûr que c’est ma femme qui a porté l’enfant. Et évidemment je m’estime comme un père présent, aimant car je subviens aux besoins de la famille, je prépare à manger midi et soir, je couche les enfants régulièrement pour laisser quelques bouffées d’oxygène à ma femme, etc… MAIS, les premiers mois, c’est la mère qui est sur le qui-vive, en per-ma-nen-ce. N’importe quel effort de ma part, est infime en comparaison de l’énergie dépensé par ma femme. Vous pouvez être ou vous estimez le meilleur mari/père du monde, c’est maman qui ramasse le plus au moins les six premiers mois.

Si vous pensez qu’être jeune maman laisse plein de temps libre, vous êtes dans une réalité parallèle où il pleut des donuts et où péter permets d’inventer un parfum qui concurrence Channel n°5. Un président de la république est certainement moins occupé qu’une jeune maman…

Il y a même cet effet paradoxal (lié au conditionnement culturel j’imagine) qui fait que quand un père change une couche ou fait la vaisselle, on l’applaudit des deux mains. Et quand une mère donne un biscuit à son enfant, on vérifie les ingrédients en fronçant les sourcils et on le compare à l’alimentation recommandée par l’OMS pour savoir si c’est vraiment bon pour l’enfant. Peu importe votre manque de sommeil, votre fatigue, votre épuisement physique ET nerveux, sur 10 personnes dans une pièce, il y en a au moins 2 pour vous juger avec un air grave « pour le bien de l’enfant ».

Une fois à la maternelle, le jugement se fait moins intense. C’est une phase de compétition qui commence en même temps que le système scolaire se prépare à vous conditionner, vous et votre enfant (avoir de bonnes notes, pour avoir un bon travail, pour avoir plein d’argent… et être heureux bien sûr. haha). Imaginez que votre enfant soit différent, et il y en plein je vous assure et c’est la catastrophe! Être différent, signifie que on peut mettre une étiquette sur votre progéniture mais qui le mets de côté parce qu’il n’est pas dans la case des « 80% ». Pour ça j’adore la théorie du pop-corn : mettez des grains de maïs au four à la même température, et ils vont éclore à des moments différents.

On parlait d’une compote tout à l’heure mais imaginez un seul instant au quotidien sur des sujets aussi sensible que l’alimentation quotidienne ou le sommeil. « Moi je dors avec », « Il faut que le bébé s’habitue à dormir seul », « Mon bébé ne prends pas de biberon ». Toutes ses phrases ont 2 fonctions : se rassurer sur sa propre éducation, et par effet domino, appuyer son argumentation par la remise en cause de ce que fait quelqu’un d’autre.

Règle n°1 : Si personne ne vous demande votre avis, gardez-le pour vous, en silence, dans votre tête!

Règle n°2 : Si quelqu’un vous donne un avis qui vous accable, souvenez-vous que c’est vous qui éduquez et donnez de l’amour. Répondez avec bienveillance : « pourquoi me donne-tu ton avis si je ne t’ai rien demandé? ». Si la personne répond « pour ton bien et celui de l’enfant », répondez toujours avec bienveillance « montre moi l’exemple avec tes enfants et je verrai ce qu’il m’inspire. Tu penses bien que s’il suffisait de donner conseil sans qu’on nous le demande pour que le monde aille mieux, personne ne fumerait…« .

Alors pourquoi cette petite révolution aujourd’hui pour toutes les mamounes du monde? Parce que j’ai la chance d’avoir une épouse formidable dont je suis très fier et qui me partage son expérience sans me ménager. Malgré toute l’aide que je peux apporter, on s’est résolu à cette situation « la vie d’une jeune maman est d’une extrême solitude, au moins les premiers mois ». Par mon activité de magnétiseur j’ai ensuite eu la chance de rencontrer beaucoup de jeunes mamans évidemment, parfois célibataires qui subissaient une double pression sociale pour des raisons encore une fois culturelles. Autant d’histoires formidables, pleines de courages et trop sous-estimées qui méritent bien plus qu’une tape sur l’épaule. Cet article est ma modeste contribution.

Passer de « est-ce que je suis une bonne ou une mauvaise mère parce que je donne de la compote à mon enfant et qu’il regarde la télé parfois? » à « je fais ce que je peux. Il mange à sa faim, il dort, il est heureux » est un pas de géant à franchir quand vous êtes perdu dans le quotidien. Qui peut penser sereinement en dormant quelques heures par nuit en étant toujours en alerte? Et puis, la vie est le comptable qui s’occupe de tout. Je vous garantis que les « mauvais parents » le paient toujours plus durement que leurs enfants. L’âge adulte consiste souvent à choisir quel chemin prendre mais c’est une autre histoire qu’on se racontera plus tard.

Je n’invite personne à faire la révolution, ni ici, ni dans les commentaires. J’invite chacun à montrer l’exemple de ce qui lui semble le plus bénéfique pour l’humanité pour élever un enfant. Parce que quelque soit l’amour, l’éducation, la pression sociale, il y a une chose sur laquelle vous n’avez aucune maîtrise : le libre-arbitre. Une fois adulte, qui peut prévoir ce que choisira de faire un enfant. Certains facteurs déterminants créent des schémas sociaux (il n’y a qu’à regarder le nombre de fils d’ouvriers et d’ouvrières qui sont dans les grandes écoles). Mais nous sommes à une époque où vous avez accès à des cours universitaires des écoles les plus prestigieuses du monde, parfois gratuitement.

Votre libre-arbitre est une arme d’une puissance infinie. Et si vous avez accès aux connaissances du monde entier avec un smartphone, le monde est littéralement à portée de main. Mais si c’était évident, tout le ferait n’est-ce pas?

Alors voilà, si vous êtes jeune maman, ou que vous vous apprêtez à le devenir, sachez qu’il n’y a aucun moyen de se préparer. Vous verrez beaucoup de caca, de vomi. Vous entendrez beaucoup de cris et de rires à un rythme effréné et complètement irrégulier pour des raisons irrationnelles (même si vous l’empêchez de boire de la javelle ou de se couper grièvement avec un couteau de cuisine). Mais c’est de loin l’aventure la plus exaltante qu’un être humain puisse vivre.

Si vous arrivez à résister à la pression sociale (ce qui est beaucoup plus difficile qu’on ne l’imagine) et que vous vous êtes lancé dans cette aventure qui n’a ni carte, ni mode d’emploi, la seule règle est votre libre-arbitre. L’amour n’est même pas nécessaire. J’ai vu des parents qui nourrissaient des enfants et payaient les factures plus par devoir que par amour. C’est un choix comme un autre, d’autant plus que c’est eux qui nourrissent et paient les factures…

Alors pour finir : Vous avez vu « piège de cristal »? Un film d’action célèbre des années 90 avec Bruce Willis qui tabasse et flingue les méchants dans un immeuble alors qu’il passait juste quelques jours espérant se rabibocher avec sa femme. Pensez que vous êtes Bruce Willis comme jeune parent et que les méchants c’est toute cette pression sociale. Il y a forcément aussi pleins de gentilles qui vous aideront avec de la vraie bienveillance. C’est bourré d’action être jeune parent et comme dans le film, vous testerez souvent votre résistance cardiaque. Mais dans les moments pénibles, parfois, quand cette solitude commence à vous étouffer, dîtes-vous ceci :

« Live Strong, Die Hard… I’m a mamoune motherf***er ».

Boris

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