En cherchant différents podcast pour tenter de faire connaître mon travail et mon livre, je suis tombé par hasard sur une nouvelle histoire incroyable, celle de Vincent Dumez. Il a été le premier invité de l’émission trajectoire de santé que je vous invite chaleureusement à découvrir. A l’origine, Rémy Olier cherchait à encourager l’interdisciplinarité entre les professions médicales, et il s’est justement retrouver à raconter et interviewer le Vincent en question.
Vous pouvez parfois penser que la chance permet de vivre plus heureux, plus riche ou en meilleure santé. Son confrère, la malchance, peut également vous tabasser et vous faire très très mal. Mais, en général, un moral d’acier et une volonté d’être plus fort permets de vivre une histoire incroyable que quelqu’un d’autre pourra s’empresser de raconter. C’est évident ce que je m’apprête à faire et vous à lire.
Si vous suivez mon travail depuis plus d’un an, vous avez déjà lu l’incroyable histoire d’Arlette et celle de Nicholas (qui a survécu à une chute libre de 5 600 mètres…). Je ne pourrai écrire toute l’histoire de Vincent Dumez mais je voudrais faire un simple et court résumé de ce qu’il a vécu depuis la naissance jusqu’à son poste actuelle comme:
–Codirecteur du Centre d’excellence sur le partenariat avec les patients et le public (CEPPP)
-Codirecteur de la Direction collaboration et partenariat patient (DCPP) de l’Université de Montréal
Vincent est né hémophile dans les années 70. Je crois savoir comme tout le monde que c’est une maladie qui empêche la coagulation et qui vous fait risquer l’hémorragie à la moindre coupure ou au moindre choc. A l’époque on préconise des transfusions sanguines et/ou des traitements plutôt lourds. En France, éclatera le scandale du sang contaminé : Scandale médical, financier et politique plutôt très moche qui rendra cette phrase célèbre par son cynisme : « responsable mais pas coupable ». Je ne me suis pas trop plongé dans toute cette affaire parce qu’elle est assez écœurante. Mais vous avez tous les détails sur la page Wikipédia dédiée.
Vincent Dumez est l’une des nombreuses victimes anonymes de cette affaire. Il sera contaminé par le virus du SIDA et par l’hépatite C. On lui révèlera à l’adolescence. Pas de chance. Le choc a été rude mais il ne s’est pas laissé abattre, bien au contraire.
De ce que j’ai vu dans ma vie, il y a deux façons de se révolter : se révolter, ou tenter de changer les choses. Vincent a opté pour la 2e voie.
Ce qui ressort du podcast, c’est l’envie de changer un vieux modèle qui a fait défaut au monde médical et dont il a fait les frais. Il appelle ça le modèle paternaliste où le médecin fait autorité et prescrit un traitement parfois au détriment de l’humain. Avertissement : il n’est jamais fais le procès du monde médical ou de son fonctionnement. L’idée est d’avoir établit un problème qui peut se résoudre en changeant la « grille de lecture et de fonctionnement » de ce modèle.
Il a donc mis au point le modèle de patient-partenaire qui ne mets pas le patient au centre des intentions mais au centre du processus. Le patient deviens un soignant comme un autre dans le parcours médical. J’espère être fidèle à ce qui est décris dans le podcast et la vision défendue est passionnante. L’histoire personnelle de Vincent Dumez mets ce modèle sous une tout autre perspective.
Je pourrai faire l’éloge et continuer d’écrire sur cette incroyable histoire mais le podcast d’une heure sera bien plus efficace. Si vous avez 60 minutes en voiture dans la journée et que vous avez déjà tout écouté des grosses têtes, prêtez attention à cette heure d’échange entre Rémy Olier et Vincent Dumez. La perspective d’un nouveau modèle mis au point après le récit de ce dernier forge le respect et surtout l’humilité.
Une nouvelle histoire incroyable que je suis ravi d’évoquer.
Portez-vous bien,
Boris
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